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La fonction « ressource » des CSAPA

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De par la pluralité de ses missions et la diversité des publics qu’il reçoit, le CSAPA est en position d’être sollicité non seulement pour prendre en charge et accompagner usagers et familles, mais aussi pour aider les professionnels et institutions qui eux-mêmes s’occupent des publics « addicts » ou sensés l’être. 

 

Ces interventions qui s’apparentent à du soutien technique, à de l’expertise ou à de l’analyse de pratiques sont de plus en plus nombreuses et illustrent à quel point la dimension « ressource » des CSAPA est importante et doit être pensée et formalisée.

 

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En quoi le CSAPA peut-il constituer une ressource sur un territoire ?

 

La relation, fondement de la conception du soin

La dimension relationnelle est au cœur du travail des CSAPA. La réalité complexe des conduites addictives amène les professionnels à considérer la qualité du lien thérapeutique comme primordial dans la relation d’aide et à privilégier l’écoute en complément d’une approche diagnostique qui se réduirait à la prescription (d’un traitement) comme solution. Posture favorisant l’expression et la libre adhésion, elle place le sujet comme étant en capacité à faire ses propres choix et qu’il s’agit de soutenir. 

Mais la relation clinique "au risque de l’écoute" ne va pas de soi et pour un certain nombre de raisons, elle est parfois empêchée. Etant en mesure de transmettre ce savoir-faire, les professionnels des CSAPA sont des ressources pour les équipes en difficulté dans la recherche d’une solution à visée curative et centrée sur le traitement. 

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Une approche transdisciplinaire

Les conduites addictives et leurs conséquences dépendent de facteurs multiples (psychologiques, biologiques, sociaux). L’accompagnement thérapeutique doit donc inclure l’ensemble de ces dimensions pour prendre soin du patient. A la différence d’autres dispositifs, le CSAPA dispose en son sein de diverses compétences qui rendent possible la prise en compte de la globalité de la situation des personnes.

Ne se réduisant pas à une juxtaposition de disciplines, l’accompagnement proposé aux personnes souffrant d’addiction, s’organise grâce à un travail d’équipe, dans une approche collaborative et intégrative. Les professionnels font le constat que cette démarche peut constituer une réelle plus-value pour les professionnels d’autres secteurs qui se sentent parfois isolés et/ou limités dans l’aide qu’ils peuvent apporter.

 

Un accueil de proximité favorisant l’accessibilité

Les CSAPA d'Addiction Méditerranée inscrivent leur action dans des coopérations avec les acteurs du territoire. En complémentarité des services sanitaires davantage centrés sur les phases aîgues du traitement (cure de sevrage par exemple) et sur les cas compliqués par des co-morbidités, les CSAPA de Marseille, Aix-en-Provence, Martigues et Aubagne, construisent des projets de soins au plus près des projets de vie des personnes accueillies.

Par ailleurs, l’inconditionnalité et la gratuité de l’accueil facilitent l’accès aux soins des personnes qui en sont le plus éloignées. En cela, les CSAPA sont des dispositifs qui peuvent être sollicités par leurs partenaires à tout moment du parcours des personnes.

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Comment le CSAPA peut-il intervenir pour soutenir les acteurs ?

 

Transmettre un savoir « expérientiel »

La plupart du temps, les professionnels des CSAPA sont perçus comme des « experts » des conduites addictives. Ils sont sollicités pour apporter leurs compétences spécialisées, soit pour intervenir directement auprès du public, soit pour soutenir des professionnels. Au-delà de la transmission d’éléments de connaissances sur les addictions, les professionnels des CSAPA font part de leur expérience d’accompagnement et de la nécessité de ne pas penser la prise en charge de la personne uniquement au travers du prisme de sa consommation.

Ainsi, dans le but de faire évoluer les représentations, les opinions et les attitudes, le CSAPA sensibilise les partenaires du territoire à porter un regard croisé sur la problématique des conduites addictives. La formation des professionnels des champs sanitaire, éducatif, social, judicaire, l’instauration de temps d’échanges et d’analyse de la pratique et l’appui autour de situations individuelles favorisent le décloisonnement des interventions.

 

Co-construire en partenariat des modalités de réponses

La plupart du temps, il existe un écart entre la demande du partenaire et la réponse que les professionnels du CSAPA pensent y apporter. Le partenariat consiste à travailler avec cet écart et à mutualiser les compétences, de la même façon que l’accompagnement de l’usager est pensé avec lui. En effet, il n’existe pas de « solution » déclinable à tous les consommateurs, à toutes les institutions qu’ils fréquentent et c’est en prenant en compte la réalité de chaque situation qu’une intervention est envisagée.

Que le partenariat aboutisse à un protocole d’orientation ou à une consultation avancée, il se construit avant tout en donnant une place importante à l’échange, à la compréhension des difficultés réciproques pour que s’instaure une culture commune.

 

Un CSAPA ressource, c’est donc à la fois, un lieu repéré pour accueillir les personnes en difficultés avec les addictions, mais c’est aussi un lieu susceptible d’aider ses partenaires à mieux prendre en compte les conduites addictives dans leur contact avec leurs « usagers ».

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