Une vigilance nécessaire face à un contexte en forte évolution
Les problèmes d’addiction ne peuvent se réduire aux seuls effets des substances et sont le reflet de la société toute entière : le consommateur remplace aujourd’hui la personne, dans une société devenue « addictogène » qui invite chacun à consommer sans réserve et encourage toutes les performances.
Par ailleurs, le contexte socio-économique, ainsi que l’ensemble des politiques de santé concernant l’usage des drogues ont beaucoup évolué, modifiant substantiellement le cadre de la prise en charge sanitaire et sociale des usagers. La politique de santé, comme la politique pénale, sont à l’origine d’autres formes d’orientations et d’accès aux soins. Parmi celles-ci, l’accueil de personnes qui n’expriment pas toujours un besoin d’accompagnement ou de prise en charge met en relief la tension persistante entre les différentes approches des addictions, et exige des acteurs associatifs une capacité d’analyse permanente des pratiques addictives et des ajustements nécessaires pour répondre aux nouveaux besoins.
C’est pourquoi, pour conserver et défendre sa conception des addictions et des réponses à promouvoir, l’association Addiction Méditerranée, élabore ses positions et ses actions selon deux points de vue : l’analyse et le questionnement de la commande publique, et une attention renforcée des professionnels aux besoins et attentes exprimées par les publics rencontrés.
Des valeurs partagées, qui se traduisent dans l’action quotidienne
L’association Addiction Méditerranée se reconnaît dans la définition de « la bonne santé » comme étant une capacité d’adaptation, une aptitude à retrouver un équilibre dans une situation perturbée, une disposition à mobiliser des ressources internes qui transforment l’individu pour lui permettre de continuer à vivre [1].
Elle se préoccupe des conséquences sanitaires et sociales des usages de substances psychoactives, et plus globalement de l’ensemble des addictions, mais elle se soucie également d’en interroger les causes, garantie d’efficacité de l’action tant préventive que thérapeutique.
Elle met en œuvre, dans les projets de ses différents établissements et services, les sept droits fondamentaux des personnes accueillies rappelés dans la loi du 2 janvier 2002 et l’article L 311-3 du CASF.
Inscrite dans l’environnement social, implantée en milieu urbain, proche des lieux fréquentés par les personnes accueillies et rencontrées, Addiction Méditerranée met à profit cet ancrage pour tenir compte du fait social et interroger les politiques publiques à l’aune de son expérience de terrain.
Les compétences des intervenants sont diversifiées et permettent de proposer une offre de soin et d’accompagnement pluridisciplinaire. Cette offre s’accompagne d’un questionnement permanent des pratiques pour développer des réponses adaptées, en trouvant la cohérence entre exigences de la clinique et évolutions du contexte et de la commande publique.
L’association croit à la responsabilité et à la capacité des personnes rencontrées et accueillies à être actrices de leur santé. Elle s’appuie sur leur parole pour faire évoluer ses pratiques, et prend en compte les liens des personnes avec leur environnement social et familial, de même qu’elle leur reconnaît la dimension psychique de sujet, afin de ne pas les réduire à leur conduite ou à leur demande.
Dans chacun de ses services, elle met en oeuvre plusieurs principes pour aider, conseiller, orienter la personne et son entourage en prenant en compte la complexité des pratiques addictives :
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Un regard bienveillant, sans jugement moral sur la personne
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Le respect de chaque personne, de son parcours et de son rythme
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La recherche du choix libre et éclairé des personnes accueillies dans toutes les décisions qui les concernent
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La préservation de l’anonymat
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Le respect de la confidentialité
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L’accès pour tous aux différents services proposés suite à l’évaluation des situations
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La gratuité des actes
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L’aller vers les personnes là où elles se trouvent (quartier, prison, lieu de soin…)
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Le droit au recommencement
[1] Lehnart Nordenfelt et Georges Canghilem